vendredi 27 avril 2018

Les piafs de l'aérodrome


L'aerodrome international de Campinho n'accueille pas que des oiseaux mécaniques sporadiques. C'est aussi une terre d'élection en ce début avril pour deux petits gravelots, deux glaréoles et pour l'intarissable Bruant proyer, qui chante à tue tête tout en profitant de la vue sur Monsaraz.



Les oiseaux du Monte


Pendant ce temps, en ce début avril, les oiseaux du Monte vaquent à leurs activités. Les cigognes continuent à charger leur nid tout en couvant, les canepetières et oedicnèmes se balladent, les guêpiers profitent de la zone en jachère tout en embellissant le paysage de leurs magnifiques couleurs.



Serra d'Ossa - Autour du Convento Sao Paulo


Le convento Sao Paulo est un lieu magique de l'Alentejo. Il nous accueille avec quelques splendides micocouliers. A l'intérieur, le cloître crée un espace d'intimité et le piano a queue donne une touche de salon littéraire au coeur de la montagne. La vue est magnifique. Son verger ancien est peuplé de vieux orangers, grenadiers, oliviers,... avec même un beau bosquet d'Ormes qui semblent avoir échappé à la graphiose.



En ce mois d'avril, nous avons testé le plus petit des deux sentiers balisés qui partent de l'ancien couvent. Le balisage vert est simple à suivre. Promenade d'une heure ou deux, sans difficulté particulière qui nous donne une idée de la riche végétation du maquis montagnard avant l'envahissement par l'Eucalyptus.


Rêves de trognes


En aval du Convento Sao Paulo, dans la Serra d'Ossa, on longe un ruisseau bordé de frênes têtards majestueux. Cette taille en trogne témoigne de pratiques anciennes où le tronc était taillé à hauteur d'homme, permettant de protéger les rejets du bétail tout en en tirant parti comme source de fourrage, de bois de chauffage et de charpente. C'est une méthode traditionnelle qui rallonge plutôt que ne raccourcit l'espérance de vie de l'arbre et retrouve ses lettres de noblesse en agro-foresterie.


Certains arbres évoquent des petites personnes en pleine conversation




Au Monte (ci-dessous), la rivière est bordée de quelques frênes. Deux d'entre eux, assez anciens, semblent témoigner d'une taille ancienne en trogne.


On rêve d'y mettre en place peu à peu une guirlande de frênes têtards, en espérant échapper à la chalarose qui semble vouloir inexorablement se répandre dans toute l'Europe.

En flânant par les rues de Vila viçosa




dimanche 22 avril 2018

The Horta - Fifth spring

This is the fifth spring of the Horta's renaissance. The winter has been tough, temperature-wise and we have had to take away a few citrus trees that have been burnt by the cold. The soil is still soaked in mid-april, which gives an idea of the conditions that the tree roots experience during the whole winter in this low point of the landscape. Quince, pomegranate, persimmon, apricot and other pear trees don't seem to mind. Even the Tagasaste that stand on small hills seem to cope.



The nursery is doing very well too. All the bare roots jujubes made it. And the small pomegranate bushes are preparing for the next planting season in the Autumn, in the shadow of strawbales. Same for the hackberries, the figs, the blackcurrants, etc.


When time allows, I look at smaller details. The pink fragole vine leaves, small Fernleaf lavender (Lavandula multifida) that seems to like the place, tagasaste flowers, persimmon and mulberry leaves,... Freshness all around...






Wild orchids. The basic trio is now complete.

In the close vicinity of the farm, there are three wild orchid species: Serapias lingua, Anacamptis papilionacea and Ophrys tenthredinifera. Here are some earlier pics from spring 2016. So far however, we only had spotted one very small population of Serapias l. on the farm itself, one that seems to have flowered neither in spring 2017, nor in spring 2018. One good 2018 surprise is that very close to that small population of Serapias l., we found one plant of Ophrys t. along the sheep fence. We protected it with a few Iberian pear branches



Interestingly enough, 600 meters away, in the new orchard, there was a large population of Eucera bees gathering pollens and nectars. These are the specific pollinators of Ophrys orchids.


And a few meters further, in the meadow along a great pond full of floating water Ranunculus, we came across one Anacamptis P. in flower.


Conclusion: we now have the three basic local species of wild orchids on the farm. These are not real populations yet but the hope is that through careful grassland management, we will experience an increase in these populations. And we might even see other orchid species joining them. Cross fingers.

samedi 21 avril 2018

Mares - an 2 (avril 2018)

Après le travail de creusement de mares de cet été et 7 mois de sècheresse consécutifs, les mois de mars et avril nous ont apporté leurs millions de litres, dont ont profité les mares de rétention des eaux d'écoulement. Il y en a 8 à ce stade sur l'ensemble du Monte. En avril, trois d'entre elles étaient déjà peuplées de têtards. Pour chacune d'entre elles, ce sont des milliers de litres qui sont infiltrés dans le sol, aux alentours et en profondeur. A part l'une d'entre elles, les 8 mares ont fonctionné à merveille. L'objectif est qu'elles commencent à se végétaliser, et à être entourées d'arbres, afin d'hydrater plus encore le paysage.

Voici la mare n° 3, à quelques jours d'intervalle, avant et après une pluie d'une dizaine de millimètres. L'eau supplémentaire permettra-t-elle de sauver ce chêne vert isolé?




Ci-dessous, la mare n° 2. Creusée en 2016 comme mare test, elle est bordée au sud de mûriers à fruits qui profiteront pas leurs racines de l'humidité d'infiltration et lui donneront de l'ombre au début mai avant qu'elle ne s'assèche. Ici encore, avant et après une grosse pluie d'avril.



L'enchainement de trois mares sur un petit ru de l'autre coté du vallon donne des résultats tout aussi impressionnants. Voici à titre d'exemple la mare n° 8, avant et après une grosse pluie. Notez la différence de turpidité de l'eau.


Alquevar com ilhas

Le nom "Alqueva" est devenu célèbre pour tous les visiteurs de l'Alentejo car il désigne aujourd'hui un des plus grands lacs artificiels d'Europe, dont l'eau nous touche à un kilomètre de la ferme, qui ne compte pas moins de 426 îles et dont le barrage est implanté près du petit village d'Alqueva.

Mais "alquevar" désigne d'abord le fait de mettre une terre en jachère en la retournant en hiver avant les grandes pluies de printemps pour la semer l'automne suivant. Pas du tout idéal pour ceux qui s'opposent au travail du sol: perturbation de la vie du sol et érosion, en particulier par le vent en été. Mais mes amis agriculteurs du coin ne sont pas encore tout à fait prêts au non-labour et aux sols couverts, qui sont d'ailleurs plus difficiles à réaliser dans des zones à été très sec comme l'Alentejo. Ceci dit, on peut déjà essayer de les convaincre de tracer leurs sillons transversalement au sens de la pente, pour limiter l'érosion par l'eau. Le message ne fut pas difficile à faire passer à ce stade du processus mais le sera sans doute plus lors de l'étape d'ensemencement, notre sol étant peu drainant.

En outre, les chênes verts du montado y maintiennent de petites îles enherbées, qu'on essaie d'avoir les plus larges possibles. Celles ci-dessous sont encore trop étroites, mais à force d'insister, le message finira par passer... Ce dernier point prend cependant du temps à faire son chemin pour des agriculteurs convaincus que le travail du sol est bénéfique aux chênes verts, même en passant à leur pied. C'est oublier que, traditionnellement, ce travail du sol était systématiquement associé à la taille de la couronne, qui est sans doute le facteur qui leur redonnait vigueur. Et qu'il s'effectuait à l'issue de longs assolements avec des engins mécaniques plus légers. On aimerait avoir un peu de littérature scientifique pour les convaincre que de larges îles enherbées sont une bonne chose pour les chênes dans un monde où la taille de la couronne est devenue moins systématique.


Restaurer les oliviers isolés

On profite d'avril pour restaurer quelques oliviers anciens, greffés haut sur oléastre spontané et éparpillés dans le montado. Certains semblent réussir à faire passer leur sève sur un fil... En voici un que nous avions taillé une première fois au printemps 2015 (photo d'août 2015) et qui montrait à nouveau des signes de dessèchement.



Nous lui avons refait une petite taille, en lui laissant quelques charpentes et un leader



Et en voici un autre, qu'on a allégé et qu'il va falloir soutenir avec un T si on veut encore le garder quelques années. Nous lui avons laissé les branches coupées au pied pour réduire la possibilité pour les moutons de venir s'y frotter.